"Jean-Marc Reiser dit qu'il n'a rien à voir avec la disparition de Sophie Le Tan", confie son avocat Francis Metzger

Avocat pénaliste strasbourgeois, Francis Metzger a accepté de défendre Jean-Marc Reiser, le suspect principal dans l'affaire Sophie Le Tan, étudiante strasbourgeoise disparue le 7 septembre. Il raconte à France 3 Alsace sa rencontre avec son client qui clame son innocence.

Jean-Marc Reiser, incarcéré à la prison de l'Elsau de Strasbourg et principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan, le 7 septembre, a désormais un avocat : Francis Metzger. Il a pu rencontrer Jean-Marc Reiser, pendant près de quarante-cinq minutes ce mercredi matin. L'avocat pénaliste strasbourgeois livre ses premières impressions à France 3 Alsace.

"Comme nous sommes un petit peu dans le sensationnel concernant monsieur Reiser, je crains de décevoir en disant que la rencontre a été tout à fait banale. Elle ressemblait à des dizaines de rencontres que j'ai eues. Une rencontre normale, sans relief particulier. J'aurais pu refuser de le défendre si le premier contact in situ avec Jean-Marc Reiser n'avait pas été à la hauteur de ce que j'en attendais.

"C'est un homme qui a quelques particularités, notamment par rapport à son passé judiciaire qui existe et qui pour beaucoup a une signification, mais on ne va pas l'emprisonner dans ce passé judiciaire. La question, c'est : a-t-il un lien avec la disparition de la malheureuse mademoiselle Le Tan? Est-il concerné par cette disparition?"
 
"Je ne m'attendais à rencontrer personne de particulier. Je laisse de côté les emballements médiatiques [...].  Moi, je suis toujours curieux de voir comment se présente la personne, quels sont les premiers propos qu'elle a envie de me tenir. Puis, j'essaie d'engager un dialogue. C'est un premier contact. Ensuite, nous verrons, cela deviendra peut-être plus technique, plus efficient, mais dans l'immédiat, c'était un contact strictement humain."
 

Une garde à vue musclée


"J'ai perçu chez monsieur Reiser les séquelles des derniers jours d'une garde à vue qui n'a pas été des plus simples et des plus faciles pour lui. On peut dire sans se tromper qu'elle a été musclée. Son interpellation a été un peu spectaculaire d'après les éléments qu'il m'a relatés. Il a été menotté dans le dos, il est resté dans cette position pendant un temps certain. Il a été interrogé à plusieurs reprises, nuitamment, notamment. J'imagine que l'intérêt, le côté cadence des interrogatoires étaient adaptés à la gravité de l'affaire. Il est un peu sous le coup de cette publicité énorme qui gravite autour de lui, dont il est le centre et qui le désigne comme étant le responsable de la disparition de Sophie Le Tan."
 

Il dit qu'il n'est pas concerné, qu'il n'a rien à voir avec cette histoire


"J'ai eu en face de moi un homme qui parlait. Et il dit des choses importantes, et notamment qu'il n'a rien à voir dans la disparition de Sophie Le Tan. Il dit qu'il n'est pas concerné, qu'il n'a rien à voir avec cette histoire. Qu'il est à la fois prisonnier dans le cadre de cette procédure judiciaire mais aussi d'un passé qui est relativement lourd."

 

 
"L'emballement médiatique, il faut le prendre avec des pincettes. Il faut découvrir soi-même qui est la personne qu'on a en face de soi. Le passé judiciaire, c'est le passé judiciaire. Il y a des juridictions qui ont considéré qu'il était coupable et ça s'appelle la vérité judiciaire. Il n'y a rien à discuter. Il y a d'autres juridictions qui ont considéré qu'il avait été poursuivi, emprisonné, suspecté à tort et qui ont décidé de lui rendre son innocence, c'est aussi la vérité judiciaire."
 
"Je n'ai pas l'intention, après quelques décennies d'exercice professionnel, de profiter de cette aubaine "médiatique" pour en tirer un orgueil ou une fierté quelconque. J'essaie d'apporter une aide à cet homme, l'aide d'un professionnel, l'aide de mes connaissances juridiques, en toute humilité."

Ce mercredi matin, plusieurs perquisitions ont eu lieu à Strasbourg et Schiltigheim. Une marche de solidarité sera organisée ce samedi 29 septembre à Schiltigheim avec la famille de Sophie Le Tan. Marche à laquelle la ville de Cernay, dont est originaire l'étudiante, a tenu à s'associer. Le maire Michel Sordi et son adjoint en charge des affaires sociales Michel Flieg feront le déplacement. En fin de semaine prochaine, Jean-Marc Reiser devrait être auditionné par la juge d'instruction.
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